Approche narrative

L’être humain a ce besoin de donner du sens à ce qu’il vit et il le fait en se racontant des histoires. Mais raconter implique nécessairement de simplifier la réalité, d’en éclairer une partie, avec comme conséquence de choisir une signification parmi toutes les significations possibles. Et ce n’est pas toujours la meilleure…

L’approche narrative va questionner ces histoires que nous nous racontons et qui tendent à nous limiter pour en faire naître d’autres, plus porteuses, plus satisfaisantes.

 

« Des récits de soi tissés d’espoir et de dignité. »  - Catherine Mengelle - 


Qu’est-ce que l’approche narrative ?

L'influence limitante des histoires dominantes

Depuis l’enfance, nous entendons des histoires à notre sujet (« c’est un timide », …) et nous intégrons des normes (« il faut travailler dur »), . Au fil du temps, toutes ces histoires deviennent notre « réalité », notre « identité ».

C’est en comprenant l’influence limitante de ces histoires (le problème qu’amène la personne) que nous pouvons en modifier certaines parties (déconstruire le récit actuel) et en construire de nouvelles plus aidantes.

 

« Chaque fois que nous posons une question, nous générons une version possible de la vie. »  - David Epston -

 

Externalisation et déconstruction

L’approche propose de considérer le problème comme extérieur à la personne (« la personne n’est pas le problème ») pour pouvoir mieux l’observer, comprendre ses stratégies, son intention, son impact et pouvoir choisir la suite à donner. Elle invite à examiner les « exceptions », ces situations où le problème ne se pose pas et vise aussi à déconstruire les discours dominants ou les idées qui ont pu nourrir le problème.

Une approche collaborative

L’approche est collaborative (« le client est celui qui sait ») et cette collaboration se déroule comme une conversation bienveillante, respectueuse, libre de tout jugement qui permet d’étayer progressivement un nouveau récit, en le tissant dans toutes les directions : passé, présent, futur, soi, relation, désirs, intentions, espoirs...

 

C’est une approche utilisée dans le cadre du coaching et de la thérapie brève.

D’où vient l’approche narrative ?

Michaël White et David Epston

C’est de la pratique de Michaël White, psychothérapeute australien, qu’a émergé l’approche narrative dans les années 70.  Formé à l’école de Palo Alto (thérapie brève), Michaël White se nourrit aussi d’anthropologie (Barbara Myerhoff : l’identité est une construction sociale au sein d’une communauté d’appartenance), des concepts d’identité narrative (Jerome Bruner : le sens des choses ne se construit pas dans le cerveau mais est donné par la culture), d’étayage (Lev Vygotsky : les interactions sociales sont primordiales dans un apprentissage) et de nombreux intellectuels français comme Michel Foucault, Pierre Bourdieu et Jacques Derrida, philosophes de la décontraction ou encore Gilles Deleuze (aborder les problèmes comme des "multiplicités dispersées »).

Il crée en 1983 le Dulwich center of Narrative practice basé à Adélaïde pour développer l’approche narrative qu’il avait commencé à formaliser avec son complice, le néo-zélandais David Epston.

Une approche centrée sur les ressources

Cette approche s’inscrit dans les approches centrées sur les ressources. Elle n’est apparue en France qu’en 2004 et plus tardivement encore en Belgique (2019).

Quel est l’intérêt de travailler avec l’approche narrative ?

Raconter, c'est faire exister

Dans l’histoire dominante qu’elle se raconte, la personne ne voit pas les « perles », elle a peut-être même oublié qu’elles existaient. Le praticien narratif va dégager ces perles en amenant la personne à raconter des expériences qui ne l’ont jamais été ou qui ne l’ont plus été depuis un moment.

Cela peut éclairer différemment certains éléments de l’histoire dominante, mettre en lumière une expérience différente qui ne cadre pas avec l’histoire dominante, laisser remonter d’autres souvenirs enfouis, d’autres relations et amener la personne à redécouvrir des histoires alternatives et à choisir peut-être d’accorder de l’importance à certaines d’entre elles.

 

« Si l’on veut ne pas se laisser dominer par les malheurs passés, (…) nous devons chercher dans ce passé d’autres images,

d’autres événements tout aussi vrais qui permettront de mettre à l’ombre les souvenirs douloureux.

Ce travail de remaniement de la représentation de soi n’est pas un mensonge, car, en construisant non consciemment une autre vérité,

nous fabriquons un récit ensoleillé que nous aurons du bonheur à partager. Les prisonniers du passé ne peuvent pas faire ce travail de mythe. »

- Boris Cyrulnik -

Intérêt en individuel

J’utilise l’approche narrative dans le cadre de la thérapie brève ou du coaching notamment pour des problématiques liées à l’estime de soi, à la confiance en soi, pour le burnout professionnel ou parental, la dépression, des relations difficiles, la confrontation à une maladie, à des changements déstabilisants ou douloureux… Et je l’utilise aussi évidemment en coaching scolaire ;)

Intérêt en groupe

Je propose également l’utilisation de l’approche narrative en ateliers pour des groupes, des collectivités et en entreprise, notamment à travers l’Arbre de vie, une métaphore issue de l’approche narrative.

Réécriture

L’approche narrative ouvre à l’espoir et à la dignité, elle respecte les personnes et bouscule les idées.

 

« On ne peut prédire le futur en se basant sur le passé car ce dernier change constamment. »  - Mikhaïl Bakhtine - 

 

 

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